Livre du mois d'octobre : Le Dieu des Petits Riens
On voit partout des photos de femmes Son de Flor en train de lire – au milieu des champs, sous de vieux arbres majestueux, dans des cafés ou sur des bancs confortables. Posent-elles seulement ou lisent-elles vraiment ?
Certes, lire est un petit luxe de nos jours, surtout pour une maman qui travaille, même dans le secteur de la mode éthique. Les priorités oscillent souvent entre la famille, les enfants, l'école et les activités extrascolaires, le travail, les tâches ménagères, les repas, les histoires du soir… Mais chaque fois qu'on a un moment pour lire, même une demi-heure, c'est comme s'offrir une petite escapade, plonger dans un autre monde, laisser libre cours à son imagination, où tout est possible.
« Si je suis heureuse dans un rêve, est-ce que ça compte ? » – question simple et pourtant si complexe, n'est-ce pas ? Cette question rhétorique est née de l'esprit et du cœur d' Arundhati Roy , l'une des auteures les plus inspirantes, courageuses et sages que nous ayons jamais lues. Le Dieu des Petits Riens est un livre qui continue de nous marquer longtemps après avoir tourné la dernière page.
S'il y avait un livre à proposer à la lecture en octobre, ce serait
Le Dieu des Petits Riens.
Le Dieu des Petits Riens se déroule au Kerala, en Inde, en 1969. On y suit les jumeaux Esthappen et Rahel, enfants d'une femme célibataire (leur Ammu) qui a fui une relation abusive pour vivre avec sa famille. Au fil du récit, les jumeaux font des découvertes capitales sur la vie, l'amour et la façon dont les secrets peuvent bouleverser une famille et une existence.
Chaque phrase du Dieu des Petits Riens est d'une facture exquise. Le roman est construit avec une grâce parfaite, les phrases s'enchaînant et se répondant avec une fluidité remarquable, donnant à l'histoire l'allure d'un édifice bâti avec la précision architecturale d'un monument.
Même si ce livre a été lu il y a longtemps, tant de scènes restent gravées dans ma mémoire, et une citation pourrait facilement guider ma vie : « Tandis qu’Estha remuait la confiture épaisse, deux pensées lui vinrent à l’esprit : a) Tout peut arriver à n’importe qui. et b) Il vaut mieux être préparé. »
Découvrez d'autres extraits du livre ci-dessous, mais ce n'est qu'un avant-goût ; pour apprécier pleinement le livre, il faut le lire page par page, de la première à la dernière.
« Et l’air était chargé de pensées et de choses à dire. Mais dans des moments comme ceux-ci, seules les petites choses sont dites. Les grandes choses restent tues à l’intérieur. »
« Quand on blesse les gens, ils commencent à moins nous aimer. C'est ce que font les paroles imprudentes. Elles font qu'on est un peu moins aimé. »
« Les choses peuvent changer en une journée. »
« Il est curieux de constater que parfois le souvenir de la mort perdure bien plus longtemps que celui de la vie volée. »
« Il a transformé sa peur en une rose parfaite. Il la tendit dans la paume de sa main. Elle la lui prit et la mit dans ses cheveux. »
« C’était une époque où l’impensable devenait le pensable et où l’impossible se produisait réellement. »



